Oman

Pour moi, Oman ne fut pas une terre d’exil : je n’étais cette fois chassé de nulle part et des amis m’attendaient les bras ouverts.
Ce fut une terre d’émerveillement de chaque instant.
D’abord, pour l’oeuvre accomplie en trente-cinq ans par le Sultan Qaboos bin Said al Said. Monarque absolu, mais souverain éclairé comme l’Histoire en connut peu d’exemples, il fit sortir son pays du Moyen-Âge pour le conduire à la modernité, tout en en préservant le caractère et l’héritage culturel (1).
Mais le but de cet album-photos est simplement de vous faire découvrir quelques aspects de ce pays, ensoleillé par la gentillesse de ses habitants, au coeur du mélange de sauvagerie et de douceur sans cesse alternées de ses paysages où alternent fleurs et rocs nus, sécheresse torride du désert et fraîcheur des oasis. Tout cela dans un climat de grande tolérance et de sécurité absolue.

Quels évènements ne pas manquer, dans cette profusion de trésors ? Le choix est difficile…

D’abord, je dirais le marché aux chèvres qui se tient à Nizwa tous les vendredis matins. Dans une profusion de couleurs et un brouhaha assourdissant, on y voit les Bédouines négocier le prix des bêtes et les notables portant fièrement le khanjar, poignard traditionnel.

Ensuite, ne manquez surtout pas un combat de taureaux !
Mais attention : rien à voir dans ce spectacle avec la barbarie dégradante des corridas espagnoles, où un homme armé affronte sans gloire un animal affaibli.
Il faut savoir que le Sultan interdit la maltraitance des animaux, et que la nature à Oman est méticuleusement protégée, avec la création de nombreuses réserves naturelles, l’interdiction absolue de la chasse (y compris aux papillons), la protection des espèces menacées et la réintroduction d’espèces indigènes disparues. Les collectionneurs de coquillages peuvent toutefois s’adonner en toute liberté à leur passion sur les immenses plages… à condition de ne ramasser que les coquillages morts.
C’est pourquoi ici s’affrontent en tête à tête et loyalement deux taureaux de force égale, du même âge et du même poids. Chacun a une patte attachée à une corde tenue par des hommes qui la tirent si besoin est pour séparer les combattants en cas d’excès de violence. Toutes les précautions sont prises pour éviter la moindre effusion de sang et, en cas d’accident, des soigneurs interviennent aussitôt pour soigner la victime.

Enfin, allez un matin au marché aux poissons de Muttrah. Vous y découvrirez la vie d’une petite ville entièrement rythmée par l’arrivage des barques, le déchargement de poissons aux couleurs lumineuses, et toute sorte de petits métiers qui gravitent autour de la mer.

Au marché de Muttrah, je me suis fait beaucoup d’amis… et, après une longue période d’apprivoisement, devenu photographe agréé par les pêcheurs !

(1) Pour plus de détails, lire la conclusion de « Qui a peur de Loïc Le Ribault ? »

Les commentaires sont clos.